Février une hausse record des demandeurs d'emploi en France
La dégringolade continue. En février, Pôle emploi a compté 79 900 demandeurs d'emploi en plus, soit une augmentation de 3,5 % sur un mois et de 19 % sur un an, selon les chiffres publiés, mercredi 25 mars, par le ministère de l'économie. La hausse reste violente, après les 90 000 chômeurs supplémentaires enregistrés en janvier.
Selon Pôle emploi, 2 384 800 personnes étaient sans emploi en février. Mais un nouveau mode de classification est entré en vigueur, qui perturbe la lecture des chiffres. Désormais, Pôle emploi compte dans la catégorie de référence tous ceux qui sont " tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi ". Cela fait bondir à 3 604 700 le nombre des chômeurs en France, DOM compris.
La hausse du chômage est ininterrompue depuis dix mois, avec près de 350 000 demandeurs d'emploi supplémentaire enregistrés dans cette nouvelle catégorie de référence.
La situation ne va pas s'améliorer : les nombreux plans sociaux annoncés n'ont pas encore produit leurs effets sur les chiffres du chômage.
Les chefs d'entreprise, qui ont déjà réduit l'emploi intérimaire, et ont recours au chômage partiel, risquent de recourir massivement, dans les mois à venir, aux licenciements économiques si l'activité ne se redresse pas. Les moins de 25 ans restent les plus exposés à cette hausse du chômage (+ 5,1 %).
Sans surprise, les offres collectées sont en net repli : - 30 % au cours des deux derniers mois, selon la direction de Pôle emploi. Les premiers touchés sont les emplois " occasionnels ", d'une durée de moins d'un mois, dont le recul en février est de 19 %.
le chômage explose en Seine et Marne
Au printemps 2008, le département comptait 33 320 demandeurs d’emploi. Fin décembre, ils étaient 37 700. Le chômage augmente à un rythme inquiétant de 9,2 % en un an alors qu’il n’a pris que 3,7 % dans l’ensemble de l’Ile-de-France. A la fin décembre 2008, le département enregistrait 37 700 demandeurs d’emploi (catégorie I), soit 2,4 % de plus que le mois précédent, avec un taux de chômage à 5,5 % de la population active. Il faut dire que les mauvaises nouvelles se multiplient depuis quelques mois : licenciements (Nina Ricci à Ury, Saint-Gobain à Saint-Pierre-lès-Nemours, Wabco à Claye-Souilly…), fermetures de sites (Sun Chemical et Hautecoeur à Brie-Comte-Robert, DHL à Montcourt-Fromonville…), chômage technique (Rioglass à Bagneaux-sur-Loing…), congés forcés (Snecma Villaroche), etc. « Et les perspectives sont dramatiques pour 2009 », s’alarme Fabienne Von Rompaey, de la CGT Seine-et-Marne. En effet d’autres plans sociaux sont annoncés ici et là.Pourtant, il y a seulement sept mois encore, la Seine-et-Marne affichait une situation de quasi-plein-emploi : avec alors 5,6 % de chômeurs et 33 320 inscrits, elle était le troisième département le moins touché en Ile-de-France, derrière l’Essonne (5,2 %) et les Yvelines (5,4 %), avec une baisse de 4,8 % en un an. Explications d’un revirement de situation. Un département très jeune. « Dans une situation de crise, les jeunes sont les premiers touchés. Or la Seine-et-Marne a une population très jeune. Résultat : on est atteints de plein fouet, déplore Gérard Eude, président de Seine-et-Marne Développement, l’agence économique du conseil général. Mais les jeunes restent un atout en période de croissance. »Beaucoup d’emplois industriels. Un quart des postes en Seine-et-Marne sont liés à l’industrie, estime Gérard Eude : « C’est énorme. Or c’est le secteur qui souffre le plus durement en ce moment. » « Et cela entraîne du chômage en cascade : un emploi supprimé dans l’industrie égale trois postes supprimés derrière (sous-traitants, fournisseurs…) », dénonce Fabienne Von Rompaey, qui s’inquiète aussi du départ de grandes structures publiques comme la caserne de Sourdun et ses 895 personnels civils et militaires l’été prochain. Une population peu qualifiée. Les travailleurs de Seine-et-Marne sont moins diplômés que dans la plupart des départements franciliens, pointe du doigt Gérard Eude, conscient que les personnels peu qualifiés sont les premiers visés par les restructurations. La CGT précise que « de nombreux cadres, artisans et chefs de TPE (NDLR : très petites entreprises) du département étaient présents dans les cortèges lors de la manifestation nationale du 29 janvier. »
Depuis dix mois, la hausse est ininterrrompue. Elle touche principalement les jeunes
Depuis dix mois, la hausse est ininterrrompue. Elle touche principalement les jeunes
Le chômage technique grimpe en flèche
De plus en plus de sociétés ont recours à ce dispositif, en hausse de 1 184 % depuis le début de l’année dans le département.
à se faire sentir dans le département. Premier signe tangible : le chômage qui a augmenté de 4,2 % en un mois. Deuxième indicateur : plusieurs entreprises ont également vu leur activité baisser et ont dû mettre une partie de leurs salariés au chômage technique comme Acument Global Technologies, une entreprise de Bonneuil sous-traitante dans l’industrie automobile, ou bien l’usine Renault à Choisy-le-Roi. Le chômage technique a ainsi explosé en passant de 600 journées indemnisées * par l’Etat pour la période janvier-février 2008 à 7 709 journées sur les deux premiers mois de l’année 2009, soit une hausse de 1 184 % !« L’augmentation est énorme, mais on partait de rien », relativise Marie Duporge, la directrice départementale du travail.
Le bâtiment, la métallurgie, les services aux entreprises et l’immobilier sont les principaux secteurs touchés. « L’impact de la crise dans le département est moins visible que dans les Yvelines ou les Hauts-de-Seine où il y a une forte filière automobile… reprend néanmoins Marie Duporge. Le Val-de-Marne a la particularité d’avoir un tissu économique très diversifié. Les difficultés sont très réparties. »« Il y a des tensions de trésorerie qui pèsent sur l’activité des sociétés. C’est très difficile » La Direction départementale du travail a recensé, au cours des deux premiers mois de l’année, 193 procédures de licenciement dans des sociétés de dix salariés et plus : c’est 44,1 % de moins qu’à la même période en 2008. Les véritables victimes de la crise sont les petites entreprises (moins de dix salariés). Le tribunal de commerce de Créteil constate, sans pour autant pouvoir fournir des statistiques, une hausse du nombre de liquidations judiciaires. « Il y a des tensions de trésorerie qui pèsent sur l’activité des sociétés. C’est très difficile », s’inquiète Christine Black-Charlec, le présidente du Medef 94. De son côté, la CGT a constaté une augmentation du nombre de licenciements individuels : « Ces derniers ont permis de régler la tension sur la trésorerie, mais le versement, le 5 avril, du deuxième tiers des cotisations sociales va être fatal à plusieurs entreprises. Certaines ne passeront pas le mois de juin », redoute Serge Vinet, à la coordination de l’union départementale CGT. Dans ce contexte de crise , l’Etat a confié à l’inspection départementale du travail de réaliser 3 399 emplois aidés dans l’année ou au premier semestre selon le type de contrats (contrat d’initiative emploi, contrat d’accompagnement dans l’emploi, contrat d’avenir). « Il y a des alternatives aux licenciements, ajoute Elisa Baillon, inspectrice du travail chargée des restructurations. Cela peut être du chômage partiel, mais ça peut aussi passer par une période de formation en partie financée par l’Etat. Tout ça va être renforcé en avril. »* L’Etat apporte en effet une aide aux entreprises qui connaissent une baisse d’activité afin de maintenir le salaire des employés au niveau du smic (1 037,53 € net, au 1er juillet 2008).
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